Schumann et Marie Stuart

Publié le par P@ule

Schumann, 1839, lithographie de Joseph Kriehnuber.

Schumann, 1839, lithographie de Joseph Kriehnuber.

Vendredi 26 août 2016, le concert annuel de chant lyrique revient dans l'église de Liernais à 20 heures. Et, avec des duos d'Anton Dvorak, reviennent aussi des Lieder de Robert Schumann. C'est l'amitié fidèle de deux anciens élèves des master classes de Udo Reinemann qui a permis ce rendez-vous depuis quelque cinq ans.

Udo Reinemann était un baryton allemand de grande réputation qui s'était pris d'amour pour la belle Touraine où il avait créé le festival des "Heures romantiques entre Loir et Loire". Sylvaine Bertrand, mezzo-soprano, professeur de chant au Conservatoire (CRR) de Dijon et Robert Hoving, baryton, se retrouvent chaque année à Amsterdam et en Bourgogne pour des récitals accompagnés par le pianiste Tjako Groenewold.

Ce sera l'occasion d'entendre Gedichte der Königin Marie Stuart. Ces poèmes ont été mis en musique par Schumann.

Marie Stuart en tenue de deuil blanc, François Clouet. 1560

Marie Stuart en tenue de deuil blanc, François Clouet. 1560

J'ai déjà présenté ici cette toute jeune reine de France qui épousa le dauphin François. A la mort de Henri II, François II monta sur le trône en 1559, et mourut à peine un an et demi plus tard. Marie Stuart, reine à 17 ans, dut repartir en Écosse. Elle écrivit ce poème plein d'émotion en quittant le beau pays où elle avait reçu l'éducation et la culture de France.

Adieu plaisant pays de France,

O ma patrie la plus chérie

Où j'ai nourri ma jeune enfance.

La nef qui disjoint nos amours

N'a pris de moi que la moitié :

Une part te reste, elle est tienne,

Je la fie à ton amitié

Pour que de l'autre il te souvienne.

Adieu France, adieu nos beaux jours !

Adieu pour toujours, oui pour toujours.

Elle a adressé nombre de lettres à Elisabeth I, l'appelant "sa sœur". C'est pourtant elle qui la fera décapiter en 1587.

Elle écrivit en 1573 cette Méditation

Lorsqu'il convient à chacun reposer

Et pour un temps tout soucy déposer,

Ung souvenir de mon amère vie

Me vient oster de tout dormir envie...

Robert Schumann, Vienne 1839, daguerréotype

Robert Schumann, Vienne 1839, daguerréotype

Signature de Schumann

Signature de Schumann

Publié dans Musique

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K
J'invite tous mes compatriotes hollandais, qui visitent le beau Morvan ou qui vivent ici, de venir écouté ce concert qui s'annonce de belle qualité
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L
J'y suis allée l'an dernier et j'ai vraiment apprécié ce moment si singulier, lyrique et poétique, auréolé par le son puissant et émouvant des trompes en ré.
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Merci au bon prénom de Louison... dont ce sera la fête après-demain!!
I
Merci pour cette description vivante et precise du contexte de l'époque de Marie Stuart.<br /> De Nice j'envoie toutes mes belles pensées aux musiciens et leur famille, et serai de tout coeur avec eux vendredi soir.
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P
Belle présentation qui laisse présager un concert exceptionnel que je ne manquerai pas ; ce rendez-vous romantique, en pleine campagne morvandelle, est devenu une réjouissance vocale et musicale, une tradition estivale par la grâce de l'association ARION.
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