Schumann et Marie Stuart
Vendredi 26 août 2016, le concert annuel de chant lyrique revient dans l'église de Liernais à 20 heures. Et, avec des duos d'Anton Dvorak, reviennent aussi des Lieder de Robert Schumann. C'est l'amitié fidèle de deux anciens élèves des master classes de Udo Reinemann qui a permis ce rendez-vous depuis quelque cinq ans.
Udo Reinemann était un baryton allemand de grande réputation qui s'était pris d'amour pour la belle Touraine où il avait créé le festival des "Heures romantiques entre Loir et Loire". Sylvaine Bertrand, mezzo-soprano, professeur de chant au Conservatoire (CRR) de Dijon et Robert Hoving, baryton, se retrouvent chaque année à Amsterdam et en Bourgogne pour des récitals accompagnés par le pianiste Tjako Groenewold.
Ce sera l'occasion d'entendre Gedichte der Königin Marie Stuart. Ces poèmes ont été mis en musique par Schumann.
J'ai déjà présenté ici cette toute jeune reine de France qui épousa le dauphin François. A la mort de Henri II, François II monta sur le trône en 1559, et mourut à peine un an et demi plus tard. Marie Stuart, reine à 17 ans, dut repartir en Écosse. Elle écrivit ce poème plein d'émotion en quittant le beau pays où elle avait reçu l'éducation et la culture de France.
Adieu plaisant pays de France,
O ma patrie la plus chérie
Où j'ai nourri ma jeune enfance.
La nef qui disjoint nos amours
N'a pris de moi que la moitié :
Une part te reste, elle est tienne,
Je la fie à ton amitié
Pour que de l'autre il te souvienne.
Adieu France, adieu nos beaux jours !
Adieu pour toujours, oui pour toujours.
Elle a adressé nombre de lettres à Elisabeth I, l'appelant "sa sœur". C'est pourtant elle qui la fera décapiter en 1587.
Elle écrivit en 1573 cette Méditation
Lorsqu'il convient à chacun reposer
Et pour un temps tout soucy déposer,
Ung souvenir de mon amère vie
Me vient oster de tout dormir envie...