Louise Charpentier harpiste vagabonde

Publié le par Bertrand Paule

Louise Charpentier harpiste vagabonde

Celle qu’on a appelée la harpiste vagabonde est née en 1902 à Paris ; on l’a prénommée Louise comme l’opéra que son oncle a produit en 1900 avec grand succès, Gustave Charpentier. Elle était douée mais ses parents ne souhaitaient pas du tout la voir entrer dans le monde des artistes. C’est sa grand-mère qui l’a soutenue et lui a offert la grande harpe Érard qu’elle a gardée toute sa vie.



Son premier professeur fut Henriette Renié (1875-1956), grande harpiste - mais qui fut refusée au poste d’enseignante au Conservatoire de Paris avec l’excuse de ses convictions religieuses ( au temps du cabinet Combe !) - en réalité parce qu’un poste aussi important n’était pas pour une femme.



Elle reçut ensuite l’enseignement de Lily Laskine (1893-1988), laquelle sera la première femme admise dans l’orchestre de l’Opéra de Paris et occupera le poste d’enseignement du Conservatoire en 1948, mais... comme titulaire remplaçante.

Louise Charpentier harpiste vagabonde

Louise Charpentier, la harpiste au grand cœur, veut porter la musique de sa harpe là où l’on n’a pas la possibilité de l’entendre : dans les villes et les villages de province. Puis, lasse des mille et une difficultés rencontrées dans les trains pour le transport de la grande harpe, elle décide de faire aménager un fourgon, vrai précurseur des camping-cars. Pour cela elle reçoit l’aide de Suzanne Boyer qui va partager cette vie nomade.

Louise Charpentier harpiste vagabonde

Suzanne Boyer ne se contente pas de présenter les concerts, elle conduit le véhicule d’une tonne, elle pourvoit au bricolage nécessaire et assure le secrétariat au besoin. Louise, tout en contribuant aux tâches ménagères, travaille 5 à 6 heures chaque jour à ses exercices. Et les voilà sur les routes de France, de Belgique, de Suisse ou d’Espagne, et tout particulièrement en Provence où elle rencontre Giono.

Louise Charpentier harpiste vagabonde

Les concerts qui ont commencé en 1928 ont permis à Louise de rencontrer des auditeurs de grand renom. L’hôtel Drouot a mis en vente il y a quelque temps quatre recueils de dédicaces - 650 pages - « album amicorum » où figurent deux dédicaces de Giono, mais aussi Louis Jouvet en 1954, François Mauriac après un concert donné à l’Institut.

Louise Charpentier harpiste vagabonde

Les concerts qui ont commencé en 1928 ont permis à Louise de rencontrer des auditeurs de grand renom. L’hôtel Drouot a mis en vente il y a quelque temps quatre recueil de dédicaces - 650 pages - « album amicorum » où figurent deux dédicaces de Giono, mais aussi Louis Jouvet en 1954, François Mauriac après un concert donné à l’Institut.

Louise Charpentier harpiste vagabonde

Suzanne Boyer a témoigné de cette vie itinérante dans « Louise Charpentier, troubadour du XXe siècle, ou la geste de la harpe » 1962.



Louise composait naturellement : certaines de ses pièces sont sur YouTube. Un concours international portant son nom a été créé en sa mémoire en 1984, 20 ans après sa mort (1964).

Louise Charpentier harpiste vagabonde

« Dans l’après-midi, un fourgon blanc s’est avancé dans la cour d’honneur d’où sont sorties deux dames... La harpiste Louise Charpentier, accompagnée de son amie, qui est son chauffeur et son aide pour porter la grande harpe, va de ville en ville pour donner des récitals et faire connaître ce bel instrument.



Le soir, dans le foyer, la petite assemblée est fascinée par l’élégance de la dame en longue robe blanche qui s’est assise au pied de l’instrument aux formes si parfaites ; tout respire la beauté : la grâce du mouvement des mains sur les cordes, la finesse des mélodies, tantôt graves tantôt brillantes, dont les notes suggèrent parfois une limpidité cristalline... »



Extrait de « Solitude de pensionnaire ou le chant qui sauve » Pauline Baroiller 2019

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
Quel plaisir de se plonger dans ce monde musical ! merci Paule.
Répondre
É
Article remarquable.qui va intéresser tous les amoureux de la harpe
Répondre
P
Désolée pour la capture d’écran « Drouot... » avec les détails inutiles !!!
Répondre